La persistance en Afrique de la fistule obstétricale, motive un nouvel élan régional pour prévenir, mais aussi traiter et réinsérer les femmes qui en souffrent. Au Togo, le sujet préoccupe les plus hautes autorités du pays qui veulent mettre tout en œuvre pour la réinsertion des femmes victimes de cette maladie. Le Ministère de l’Action Sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation fait de ce sujet une préoccupation. C’est à travers de nombreuses initiatives visant à redonner le sourire aux femmes guéries de la fistule obstétricale.
Les complications obstétricales sont encore fréquentes dans les pays en développement dont le Togo. La fistule obstétricale (FO) en est l’une des plus invalidantes. Résultante d’un travail d’accouchement difficile ou prolongé, la FO est fréquente chez les femmes souvent jeunes, analphabètes, issues des milieux pauvres. Elle entraîne pour ses victimes des souffrances physiques, psychologiques et sociales indescriptibles. Les femmes restent incontinentes pour le reste de leur vie si elles ne sont pas réparées et souvent socialement isolées. Il est impossible à la femme de travailler pour gagner sa vie et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, à cause de la stigmatisation et de la discrimination subies.
Le gouvernement togolais, à travers le Ministère de l’Action Social de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, ne compte pas rester indifférent face à cette situation. A l’initiative de la Ministre de l’Action Sociale de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation Madame Adjovi Lolonyo APEDOH-ANAKOMA, les besoins de vingt-cinq (25) femmes opérées et guéries de la FO ont été identifiés le 10 août dernier. Ces besoins exprimés par les femmes guéries de la FO sont d’ordre commercial. Il s’agit de : L’alimentation générale, la transformation et la commercialisation des produits agricoles, le stockage et la commercialisation des céréales et des pagnes de même que l’apprentissage de métiers (couture et coiffure). Les besoins de chaque femme ont été évalués à 100 000 (cent mille francs).
En vue de les aider et de les accompagner dans leurs activités génératrices de revenues, ces femmes ont bénéficié d’une formation sur la création et la gestion des activités génératrices de revenu le 24 septembre 2021.
C’est à la suite de cette formation que chaque femme a reçu du Ministère de l’Action sociale, un montant de cinquante mille francs (50000F) pour démarrer leurs activités génératrices de revenu et un montant de dix (10000F) représentant les frais de transport des intrants et petits équipements mis à leur disposition.
Soulignons, qu’il y a une réelle volonté politique au sommet de l’Etat qui s’est manifestée par le financement de deux campagnes nationales de réparation des fistules obstétricales par le Chef de l’Etat en 2011 et 2012. Depuis lors, il y a un regain d’intérêt pour la prise en charge des fistules obstétricales au Togo avec l’implication de la partie gouvernementale, des partenaires techniques et financiers dont l’UNFPA, la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la société civile.
La stratégie de lutte contre les fistules obstétricales s’inscrit dans la politique générale de la santé de la reproduction. Elle est mise en œuvre grâce à un partenariat public-privé.