Campagne de lutte contre les grossesses et mariages précoces au Togo : journées de réflexion et de sensibilisation (étapes de Notsè et Tohoun, région des Plateaux)

Campagne de lutte contre les grossesses et mariages précoces au Togo : journées de réflexion et de sensibilisation (étapes de Notsè et Tohoun, région des Plateaux)

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Le 8 Mai 2025, les villes de Notsè et Tohoun ont accueilli des séances de réflexion et de sensibilisation axées sur la lutte contre les grossesses et le mariage précoces d’enfants. Cette rencontre est initiée par le gouvernement à travers le Ministère de l’Action Sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme en étroite collaboration avec l’UNFPA et l’UNICEF.

Elle a mobilisé une diversité d’acteurs, notamment, les autorités administratives et politiques, représentants de la société civiles, enseignants, parents d’élèves et élèves, membres des cellules de coordination, des cellules cantonales de veille, chefs traditionnels, confessions religieuses, le conseil consultatif des enfants, ONG, associations de femmes et autres acteurs engagés dans la protection et la promotion des droits de l’enfant, venus des quatre communes de Haho.

C’est Monsieur Fogan Pascal NAKOU, Conseiller Juridique et technique de la Ministre de l’Action Sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, qui a ouvert les travaux de la journée de réflexion au nom de Madame la Ministre.

Dans son discours d’ouverture, il a salué les efforts engagés par le gouvernement sous le leadership du Président du Conseil de la République togolaise, S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE. Il s’agit entre autres, du renforcement du cadre juridique, de la mise en place des lignes verts 1011, 8284, 8250, 1014, de la création des centres d’écoute tout en soulignant que : « Malgré ces efforts, chaque année, environ 3 000 cas de grossesses précoces en milieu scolaire sont enregistrés. Et que dire des mariages d’enfants ? Ils sont encore une triste réalité dans plusieurs de nos préfectures, ces unions précoces sont souvent imposées au nom des coutumes ou des traditions. Mais, aujourd’hui, il nous faut clairement l’affirmer : aucune tradition ne peut justifier la privation de l’enfance, de la scolarité, de la santé ou de la dignité ».

Dans son intervention, le député à l’Assemblée nationale l’Honorable Komlan Marius AMOUDJI, a invité les communautés à dire non aux pratiques culturelles dégradantes qui encouragent les mariages d’enfants et grossesses précoces.

Le Préfet de Haho, Monsieur Awo TCHANGANI a, au nom du Gouverneur de la région des Plateaux, bien apprécié cette initiative du Gouvernement et l’engagement des partenaires techniques et financiers (PTF) à ses côtés tout en exhortant les participants à s’engager activement dans la lutte. « J’exhorte les participants à être des relais actifs dans leurs communautés respectives pour briser le silence autour de ces pratiques inhumaines et dégradantes. Lorsque les volontés se conjuguent les résultats sont bien là », déclare le Préfet.

Au nom de la famille du système des nations unies, monsieur Koffi VIDZRAKOU a, au nom de la Représentante Résidente, réaffirmé la détermination de l’UNICEF et de l’UNFPA, à accompagner le Gouvernement dans cette lutte.

L’objectif ultime de la journée de réflexion est de permettre un dialogue franc entre les parties prenantes, afin de mieux cerner les causes profondes de ces fléaux puis, de proposer les moyens/pistes permettant de ls endiguer. En travaux de groupes, les participants ont exploré les facteurs socio-économiques, culturels et éducatifs à l’origine des grossesses précoces et des mariages d’enfants.

Organisés en groupes, ils ont identifié des causes des grossesses et mariages précoces et les actions urgentes à moyen et à long termes à mener au niveau local et national. Le manque d’information, l’abandon de leur responsabilité par certains parents, le gain facile recherché par certaines filles et l’échangisme, sont entre autres causes identifiés.

Des pistes de solutions proposées, on retiendra :

  • le renforcement de la responsabilisation des parents sur le phénomène ;
  • la sensibilisation des jeunes dans les lieux de culte ;
  • l’implication accrue des chefs traditionnels dans la sensibilisation ;
  • l’éducation sexuelle dans les écoles ;
  • l’autonomisation économique des jeunes filles.

Cette rencontre de réflexion, est suivie d’une sensibilisation des apprenties et élèves au lycée de Notsè sur les mesures et dispositions qui les protègent et la conduite à tenir pour ne pas être victimes des grossesses et mariages précoces.

Et c’est dans une atmosphère empreinte de joie et d’une attention particulières que les bénéficiaires ont reçu le message.

Hessou Esther NOKIE, l’une des élèves qui ont participées à la journée de réflexion déclare : « Nous remercions la Ministre de l’Action sociale qui a initiée cette sensibilisation. Les filles peuvent tout faire au même titre que les garçons. Avec une bonne concentration à l’école et l’écoute des conseils de nos parents nous pouvons aller plus loin dans les études, garantir notre avenir. C’est ainsi que nous pouvons éviter de tomber dans les grossesses et mariages précoces. La dénonciation une fois que quelqu’un pose un acte déplacé envers nous les filles est importante ».

Le Proviseur du lycée de Notsè, monsieur A. Folly DOGBE déclare à la fin de la sensibilisation : « Je compte prendre des dispositions pour que ces messages reçus continuent d’être rappelés au moins une fois par semaine aux élèves. Nous avons des clubs et nous veillerons pour que nos jeunes soient vraiment mieux informés ».

Après Notsè, la délégation du ministère de l’action sociale et ses partenaires se sont rendus à Tohoun pour échanger et sensibiliser les acteurs concernés sur les mêmes thématiques.

Honorable Agnélé Christine MENSAH-ATOEMNE, cadre du milieu a remercié le Gouvernement togolais pour les actions et initiatives prisent pour protéger les jeunes filles. Elle a aussi mis l’accent sur les conséquences dévastatrices du mariage et des grossesses précoces et a convié les participants à être des relais actifs des mécanismes de protection des filles contre ces fléaux qui existent.

Cette campagne couvre toutes les régions du pays et va contribuer à renforcer la synergie d’action entre les différents acteurs en vue de soutenir le cadre favorable mis en place par le Gouvernement en faveur de la protection de la jeune fille au Togo.