La problématique des grossesses et des mariages chez les adolescentes reste une préoccupation du Gouvernement togolais. Malgré les efforts menés pour lutter contre ces phénomènes, les cas de grossesses et de mariages précoces chez les adolescentes restent encore d’actualité. Le Ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation multiplie des initiatives pour venir à bout de ces phénomènes. C’est le cas de cet atelier d’élaboration des plans d’actions communautaires de lutte contre les grossesses et les mariages chez les adolescentes ouvert ce mardi 19 avril 2022 à Danyi. La cérémonie d’ouverture a été présidée par la Ministre de l’Action Sociale de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Madame Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma en présence des autorités locales et des acteurs de l’éducation.
Un recensement de 2012 au Togo indique que 39 149 filles ne sont pas scolarisées. Plusieurs causes expliquent ce phénomène. Parmi ces causes, figurent en bonne place les phénomènes de grossesses et de mariages des adolescentes. Pour répondre à la problématique spécifique de la difficile scolarisation de la fille togolaise, le Gouvernement a pris un certain nombre de mesures dans le but d’assurer une éducation inclusive et de qualité à tous les enfants des deux sexes, seul moyen de se réaliser et de participer pleinement au développement du pays.
Au nombre de ces mesures, on note le renforcement de l’arsenal juridique protégeant les droits de l’enfant, surtout de la fille qui paie le plus lourd tribut des actes de violence et de discrimination, l’institution d’une mesure temporaire dans le cycle secondaire par la réduction des frais de scolarité des filles au 2/3 de ceux des garçons, l’amélioration de l’environnement scolaire et familial favorisant l’accès et le maintien de la fille à l’école, la sensibilisation pour le changement de mentalité induisant des attitudes positives à l’égard de la fille et l’élaboration des plans d’actions communautaires de lutte contre les grossesses et mariages chez les adolescentes à travers les différentes préfectures du pays.
L’étape de l’élaboration des plans d’actions communautaires de lutte contre les grossesses et mariages précoces chez les adolescentes dans la préfecture de Danyi a démarré ce mardi 19 avril 2022. C’est la Ministre de l’Action sociale de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation qui a lancé officiellement les travaux de cet atelier en présence des gardiens des us et coutumes, des leaders communautaires, des responsables des CVD et CDQ de la préfecture de Danyi.
Face à cette situation qui compromet l’avenir des jeunes filles, Madame Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma a souligné que chaque acteur devrait jouer sa partition en identifiant des stratégies novatrices qui permettent de venir à bout de ce phénomène. « En effet, sous le leadership du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna Gnassingbé, l’engagement du Gouvernement, à faire face à cette préoccupation se traduit quotidiennement, par la mise en œuvre de programmes et projets qui contribuent à donner à la femme et à la fille les chances de vivre dans un environnement respectueux de leurs droits et où hommes et femmes, garçons et filles vivent et se développent dans des conditions égalitaires », a laissé entendre Madame la Ministre Adjovi Lolonyo Apédoh-Anakoma.
Tout comme dans les autres préfectures du Togo, les participants à cette rencontre auront durant les deux jours de travaux, à échanger sur la problématique des deux phénomènes afin de relever les causes réelles à partir desquelles ils auront à élaborer les plans d’actions en lien avec leurs réalités en vue de réduire de façon significative les cas de grossesses et de mariages chez les adolescentes dans leurs différentes localités.
L’objectif est de contribuer au renforcement de l’action communautaire de lutte contre les mariages et les grossesses chez les adolescentes en vue de la création d’un environnement favorable à la scolarisation et au maintien des filles à l’école.
Rappelons qu’entre 2017 et 2020, les statistiques du Ministère en charge des enseignements primaires et secondaires indiquent qu’au cours de ces trois années scolaires, 8631 cas de grossesses ont été enregistrés sur l’ensemble du territoire national dont 2025 cas au Lycée, 6080 cas au Collège, et 526 cas au primaire.
En ce qui concerne les mariages des enfants, les tableaux de bord sur la protection des enfants relèvent qu’entre 2016 et 2018, 1121 enfants ont été victimes de mariages précoces dont 895 filles.