Soleil de plomb. appâtâme de circonstance. Musique. Des invités assis face aux enfants bénéficiaires du Point Espoir : le décor est planté pour accueillir l’autorité en charge de la protection de l’enfant. Et quand la prestigieuse Fortuner, fit ses dernières manœuvres, puis s’immobilisa devant l’assistance qui l’attendait, l’équipe de terre des hommes s’en approcha pour le protocole d’accueil, tandis que les enfants qui étaient encore debout, eux, se bousculaient plutôt pour se tailler une place, sur les chaises en plastique disposées pour la circonstance. Apparemment peu ou pas habitués aux cérémonies protocolaires, les jeunes bénéficiaires ne savaient pas s’il fallait se lever ou rester assis, pour accueillir la ministre. Ils continuaient leur brouhaha, au moment où celle-ci se pliait au rituel d’accueil, saluant et échangeant des poignées de mains avec les officiels et autres personnalités présents sur les lieux.
Entre les discours de circonstance et la visite du centre, les invités ont dû se rendre compte du travail colossal qu’abat le projet au profit de ces enfants dont la plupart sont livrés à eux-mêmes. Difficile de compter le nombre de fois que les encadreurs ont dû réclamer le silence ou intervenir pour séparer deux enfants qui étaient proches d’une rixe. Le projet CORAL s’évertue à leur donner une éducation, et ce jour –là, ils étaient à l’honneur, ces enfants migrants et enfants de la rue. Ils étaient fiers d’être valorisés et l’on bien exprimé à travers des sketches. La ministre a vivement salué les talents qu’ils ont ainsi révélés et leur a demandé de les mettre à profit pour se forger un avenir, en allant à l’école ou en se faisant enrôler dans une formation. Son entretien avec les enfants a été plus que maternel et pédagogique. Question- main levée- réponse, tout comme à l’école. En tant qu’inspectrice d’alphabétisation, elle sait si bien entretenir une classe .Au bout de quelques minutes de ces échanges très animés, la ministre a su instaurer une complicité entre elle et ces enfants qui ,emballés par l’ambiance ainsi créée, étaient très excités à lui dévoiler leurs projets d’avenir : docteur, ingénieur, menuisier , footballeur, coiffeur, business man, sont autant de métiers auxquels ils aspirent .La ministre les a soutenus dans leur légitime ambition : « le pays a besoin de vous pour son développement » , leur a –t-elle déclaré en les invitant à être sérieux et obéissants envers leurs encadreurs.
La plupart de ces enfants font de petits jobs le long de la frontière et de leur itinéraire. Pour les accompagner dans la sécurisation de ce qu’ils gagnent, une autre opportunité leur est donnée à travers le projet SAVA, où ils épargnent pour leur propre autonomisation économique. La ministre a fait un don symbolique pour renforcer le compte de ce projet, logé chez ECOBANK.
Le Point Espoir d’Aflao a été créé en 2017 par Terre Des Hommes, avec l’appui de l’ambassade de France. Il vient renforcer les dispositifs d’accompagnement protecteur des enfants et adolescents, le long du corridor Abidjan-Lagos, en vue d’offrir des services de protection à ceux qui y sont référés (accueil, écoute, assistance, activités récréatives, d’éducation et coaching par les pairs pour le renforcement des compétences des enfants en vie courante).
Le point Espoir est également un lieu de repos, de divertissement et de partage d’expériences entre les enfants et les jeunes. Les enfants animent des espaces conçus pour eux. Le dispositif permet de réduire leur vulnérabilité, et de mieux les protéger sur le trajet de leur migration.
Depuis le démarrage des activités du Point Espoir d’Aflao, de décembre 2016 à fin mars 2019, 1350 enfants y compris les enfants en mobilité dont 805 garçons et 545 filles y ont été accueillis.
Les actions ont été menées grâce à la synergie entretenue avec les acteurs institutionnels et communautaires dans les différentes zones du projet (Lomé,Aného, Vogan,et Kévé)
