« L’alphabétisation et son enseignement pendant et après la crise de la COVID-19 : Le rôle des éducateurs et l’évolution des pédagogies », c’est le thème retenu pour la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation cette année. Une journée de réflexion a donné le ton aux manifestations (réduites au stricte minimum à cause de la crise sanitaire) à Lomé.
Des acteurs triés à la volée (partenaires techniques et financiers, société civile, opérateurs) dans une salle bien clairsemée tel que l’impose la distanciation physique, c’est l’image assez sobre du lancement officiel de la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation (JIA) cette année à Lomé. L’occasion à partir du thème retenu, d’ « interroger les politiques et les stratégies, les conditions de travail des éducateurs, en l’adaptant aux nouveaux défis de l’heure », selon le secrétaire général, Stanislas Bileba, représentant la ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation.
Selon les statistiques de l’UNESCO, 793 millions d’adultes dans le monde (21,4% en Afrique sub-saharienne) en majorité des femmes, ne savent ni lire ni écrire. Et, environ 67 millions d’enfants en âge scolarisable ne fréquentent pas l’école.
Au Togo, l’enquête MICS indique qu’en 2017, le taux d’alphabétisation dans la tranche d’âge de 15 à 49 ans est de 46,1% pour les femmes et de 71,8% pour les hommes. Au niveau des enfants, environ 84 993 enfants sont touches par l’analphabétisme, avec une importante proportion d’enfants concernés dans la tranche d’âge de 9 à 14 ans,
Ces défis se trouvent aujourd’hui exacerbés par la crise de la COVID-19, qui affecte profondément les possibilités de scolarisation et d’apprentissage tout au long de la vie, surtout avec la fermeture des centres d’alphabétisation.
Dans ce contexte particulier, l’UNESCO invite tous les pays membres à réfléchir sur le statut des éducateurs, notamment leur professionnalisation,et à revisiter les pédagogies d’apprentissage en proposant des approches innovantes permettant l’atteinte de toutes les cibles de l’ODD4 consacré à l’éducation equitable et inclusive.
Ces preoccupations trouvent déjà une réponse au niveau national, où les actions d’alphabétisation mettent l’accent sur la réduction des disparités de genre, en accordant une priorité à l’alphabétisation des femmes et des jeunes filles, d’une part et sur la réduction des disparités géographiques en privilégiant les zones rurales, de l’autre.
Le lancement officiel des activités marquant cette 54ème édition balise donc la voie à la célébration dans les régions, dans la période du 12 au 20 Septembre 2020. Des émissions débat (dans les régions centrale, kara et savanes) et des causeries-débat (dans les régions maritimes et des plateaux) meubleront donc l’agenda symbolique de la célébration de la JIA 2020, à cause du contexte difficile de la covid 19.