Les grossesses chez les adolescentes entrainent une multitude de conséquences néfastes. Ces grossesses se soldent le plus souvent par une déperdition scolaire et, au pire des cas, par des invalidités ou des pertes en vies humaines, souvent causées par des avortements provoqués et pratiqués dans des conditions qui mettent la vie humaine en danger. Cette situation devient préoccupante pour le gouvernement à travers le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation qui a entamé une tournée de sensibilisation dans les établissements scolaires pour réveiller l’attention des groupes cibles afin d’une prise de conscience.
Les résultats d’une étude réalisée en 2019 dans les régions maritime et savanes ont montré qu’au cours de l’année scolaire 2017-2018, 287 et 900 grossesses ont été enregistrées respectivement dans les savanes et maritime. En 2017, 19% des avortements enregistrés sont survenus à la suite des grossesses d’adolescentes et 216 femmes dont 19 adolescentes sont décédées par complication pendant la grossesse au cours de l’accouchement ou 24 heures après l’accouchement. Le gouvernement togolais à travers son département en charge de la promotion de la femme et l’ensemble des partenaires veulent combattre ce phénomène, afin de donner la possibilité aux adolescentes de s’épanouir, et de contribuer au développement de leurs communautés et de leur pays.
Du 24 au 25 mars 2022, le ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation a entamé une tournée de sensibilisation dans six (6) établissements scolaires dans la commune de Haho 4. Il s’agit du Lycée Kpegnon, du CEG Haito, du CEG Kalabe, du Lycée Wahala, du CEG Gotha et du CEG Huilehoe. Placée sous le thème, « sensibilisation à l’excellence académique de la jeune fille et mise en place des cellules de veille sur la prévention des grossesses en milieu scolaire », cette tournée a pour objectif de sensibiliser les élèves du secondaire sur la prévention des grossesses en milieu scolaire.
L’équipe ministérielle a identifié les causes de ces grossesses en milieu scolaires qui sont entre autres, la pauvreté, le matérialisme, les difficultés d’accès aux services de la santé reproductive, la faible application de la loi n° 84-14 du 16 mai 1984 relative à la protection des filles et garçons régulièrement inscrits dans un établissement ou dans un centre de formation professionnelle. Elle a partagé avec les élèves, les conséquences de ce phénomène sur le plan social, (irrégularité au cours, manque de concentration, manque de temps pour les études, etc…), sur le plan psychologique (honte, angoisse, dépression), sur le plan familial, (renvoi de la maison, refus de prise en charge, mariage forcé, etc…) et sur le plan sanitaire, notamment la tentative d’avortement, tentative de suicide, complication des avortements et bien d’autres. Face à cette situation qui compromet l’avenir des jeunes filles, les équipes de sensibilisation du ministère de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation ont prodigué d’utiles conseils aux adolescentes. Il s’agit de : l’abstinence sexuelle, la maitrise du cycle, le changement de mode de vie (s’habiller décemment, savoir utiliser les informations issues de la nouvelle technologie), adopter des comportements sécuritaires (ne pas répondre seule aux invitations, se faire toujours accompagner), utiliser les préservatifs, écouter les conseils des parents, éviter les mauvaises compagnies, et avoir surtout un objectif pour sa vie.
La sensibilisation a pris fin le vendredi 25 mars 2022 par l’installation des cellules de veille dans les établissements scolaires : Deux filles par niveau (une conseillère adjointe, 2 rapporteurs, 03 membres) et une enseignante conseillère principale au niveau des Lycées, et deux filles par niveau (une conseillère adjointe, 2 rapporteurs et 5 membres), et une enseignante conseillère principale au niveau des collèges. Ces cellules auront pour mission, d’assurer la continuité et la régularité des activités de sensibilisation dans les établissements scolaires.