QUESTIONS/REPONSES

1. Madame la Ministre, le monde entier s’apprête à célébrer le 11 octobre, Journée Internationale de la fille, pouvez-vous nous rappeler l’historique de cette Journée ?

Le 11 octobre est la Journée internationale de la fille. Elle a été instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, au cours de sa 89^ème séance plénière du 19 décembre 2011, par la résolution 66/170 suite à une action concertée de plaidoyer des organisations non gouvernementales auprès des instances internationales.

L’objectif poursuivi par cette résolution est de mettre fin aux violences que subissent les filles et qui sont liées à leur condition d’enfant et de personne de sexe féminin. Il est essentiel ainsi pour les Nations Unies d’attirer l’attention des gouvernants et des acteurs de développement pour qu’ils offrent aux filles, les moyens de s’épanouir pleinement au même titre que les garçons.

Depuis 2012, cette Journée est célébrée chaque 11 octobre dans presque tous les pays du monde.

2. Quelle est la valeur ajoutée de cette journée ?

La célébration de cette journée offre l’occasion à tous les acteurs d’évaluer ce qui est fait en lien avec le thème de l’année, en termes de jouissance par les filles de leurs droits et de jeter les bases pour les actions urgentes et futures en faveur d’un réel épanouissement de la fille.

3. Madame la Ministre, le 11 octobre est célébrée autour d’un thème : comment se fait le choix des thèmes et quel est le thème de cette année ?

Le thème de la journée du 11 octobre est toujours choisi par les Nations Unies en lien avec les défis actuels, concernant l’épanouissement et la promotion de la fille dans le monde, tout en laissant la faculté à chaque pays membre  d’adapter ce thème aux réalités et priorités nationales. Le thème retenu par les Nations Unies pour l’édition 2024 est « La vision des filles pour l’avenir ».

Au plan national, le Gouvernement, tenant compte des enjeux nationaux, a voulu focaliser l’attention sur le droit à l’éducation qui est la clé de tout développement durable, en mettant un accent particulier sur la culture de l’excellence chez les filles. Dans cette vision, il a choisi de célébrer cette Journée sous le thème : « Encourager l’excellence académique de la fille : une réponse à la sous-représentation des femmes aux postes de responsabilité ».

4. Pourquoi ce thème ?

La recherche de l’excellence est incontestablement une des principales clés d’accès aux postes de responsabilité. Le thème choisi au plan national vise le développement de tout le potentiel des filles pour les rendre aptes à surmonter les obstacles érigés par les exigences et les rudes mutations concurrentielles du monde du travail actuel.

De ce fait, le thème est en parfaite cohérence avec la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE, visiontranscrite dans la Feuille de route gouvernementale Togo 2025 qui, en son axe stratégique 1 entend « Renforcer l’inclusion et l’harmonie sociales et consolider la paix ». Il s’aligne également sur les objectifs 4, 5 et 8 des Objectifs de développement durable relatifs respectivement :

• A l’éducation inclusive et de qualité,
•  A l’égalité de genre et à l’autonomisation de toutes les femmes et filles,
•  Au plein emploi productif et au travail décent pour tous.

Les échanges autour de ce thème permettront d’attirer l’attention des acteurs impliqués dans l’éducation, la formation de nos enfants et filles quant aux actions novatrices à mettre en œuvre axées sur la culture de l’excellence.   

5. Madame la Ministre, vu que la célébration de la journée internationale de la fille offre l’occasion de faire le point sur les avancées et lever les écueils à l’épanouissement et à la promotion de la fille, à la jouissance de ses droits en relation avec le thème, quelle est la situation du Togo par rapport au thème de l’édition 2024 ?

Le Gouvernement a pris plusieurs mesures en faveur de la promotion de la scolarisation et de l’excellence académique de la fille togolaise. Il s’agit entre autres de :

• La réforme de 1975 qui a rendu l’éducation de base obligatoire ;
• Les mesures d’incitation à une éducation pour tous et particulièrement à l’attention des filles et des régions les plus défavorisées. Elles vont aujourd’hui jusqu’à la suppression totale des frais de scolarité dans les établissements publics ainsi que des frais d’inscription aux divers examens scolaires et universitaires ;
• La diversification des offres de formation professionnelle à travers la création de nouvelles filières modernes et la multiplication des centres de formation sur l’ensemble du territoire ;
• La pratique d’une discrimination positive en faveur des filles remplissant à égalité avec les garçons, les critères d’admission au concours d’enseignement ou de formation ;
• L’élaboration de la stratégie nationale d’intégration du genre dans la planification de l’éducation et de la promotion de la scolarisation de la jeune fille au Togo ;
• La loi n°2022-020 du 02 décembre 2022 portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel pour garantir un environnement sûr et propice à l’épanouissement des apprenants. Cette loi contribue de façon significative à prévenir les cas d’abus sexuels sur les adolescentes ;
• La décision n°033/2022/MEPSTA/CAB/SG du 21 mars 2022, portant abrogation de la lettre circulaire n°8478/MEN-RS du 15 décembre 1978, portant exclusion de l’école des jeunes filles enceintes. Cette disposition encourage le maintien des filles enceintes dans le cursus scolaire ;
• La mise en place des cantines scolaires ;
• L’institution de l’assurance maladie SchoolAssur au profit des élèves.

Pour traduire dans les faits ces différentes mesures, des programmes et projets sont mis en œuvre en partenariat avec les autres acteurs, notamment :

• La mise en œuvre du Programme de l’excellence pour les femmes en Afrique ;
• Le Programme de l’excellence académique du leadership, et de l’employabilité de la fille togolaise qui a touché 794 meilleures filles ;
• Le Programme des bourses d’excellence dans le secteur de la formation spécialisée technique et professionnelle qui a permis d’assister dans leur cursus d’éducation 145 meilleures filles des séries scientifiques et techniques industrielles par l’octroi des bourses d’étude ;
• Le programme de lutte contre les grossesses et les mariages précoces chez les adolescentes qui a permis d’accompagner 74 communautés à s’approprier la lutte contre ces phénomènes à travers des actions communautaires inscrites dans leurs plans communautaires ;
• L’organisation de sessions de perfectionnement professionnel en haute couture au profit de jeunes filles et jeunes femmes en fin de formation en couture simple afin de les rendre plus compétitives sur le marché et autonomes financièrement.

On note également des sessions de coaching-orientation des filles vers des séries industrielles, des sessions de formation, des   dialogues intergénérationnels, des campagnes de sensibilisation sur le leadership, le développement personnel et la culture de l’excellence.

6. Quelles sont les activités qui vont meubler la célébration de cette Journée ?

La célébration de cette année sera marquée par une série d’activités sur tout le territoire national dont :

• Les séances de sensibilisation dans toutes les régions autour des thèmes national et international ;

• La célébration solennelle qui aura lieu à Agora SENGOR au cours de laquelle notre pays va procéder au lancement de la campagne « l’Afrique éduque ses filles ». C’est un mouvement continental lancé par le Centre international de l’Union africaine pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique (UA/CIEFFA) visant à inviter tous les acteurs en particulier les Etats membres à s’engager dans la recherche de stratégies idoines permettant de relever les défis liés aux impacts de la COVID-19 sur l’éducation chez les groupes les plus vulnérables, en l’occurrence les filles. Au cours de cette cérémonie, l’Etat va témoigner sa reconnaissance aux 60 meilleures filles aux BACII 2024 des 7 régions éducatives du Togo pour leur excellent travail à travers des prix qui leur seront décernés.

Par ailleurs, nous avons pour tradition de primer les meilleures filles au BEPC de la région choisie pour abriter la cérémonie solennelle ; les 25 meilleures du Grand-Lomé seront aussi récompensées.

7. Quel est votre message à l’endroit des différents acteurs ?

Je voudrais tout d’abord rendre hommage au chef de l’Etat, M. Faure Essozimna GNASSINGBE, pour sa politique pragmatique d’inclusion, qui fait la part belle aux filles dans notre pays.

Je saisis également cette opportunité pour témoigner la gratitude du gouvernement à tous les acteurs, notamment nos partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile, qui œuvrent pour la noble cause de la promotion de la femme et de la fille, de même que pour l’équité et l’égalité de genre.

J’invite les parents à éviter la discrimination dans l’éducation de leurs enfants et à offrir une égalité de chance et d’opportunité à tous leurs enfants, filles comme garçons.

Pour les filles, je leur souhaite une bonne fête puisque cette journée leur est dédiée. Je les invite surtout à avoir de l’ambition, à rechercher l’excellence tout le long de leurs cursus et dans toutes leurs entreprises.

Pour finir, je lance un appel à toutes et à tous, pour nous engager davantage dans la réalisation du potentiel des filles, ce qui permet de défendre et de promouvoir leurs droits aujourd’hui assurant ainsi à notre société, un avenir plus équitable, plus égalitaire et donc plus paisible.

Vive la fille togolaise, femme et leader de demain !

Vive le Togo ! Je vous remercie !